Écrire la vie d’un ancêtre

• 5 octobre 2022

Vous faites votre généalogie et en apprenez beaucoup plus sur vos ancêtres. Il est cependant souvent difficile d’intéresser les membres de notre famille aux découvertes effectuées.

Il n’est pas rare d’obtenir un “ah oui, c’est super” lorsqu’enfin on trouve une information recherchée depuis plusieurs années sur l’un de nos ancêtres.

Alors la question est : comment intéresser les membres de notre famille ?

Si vous savez manier l’informatique, une vidéo illustrée de quelques minutes fait toujours son petit effet. Voyez ces vidéos qui sont de bons conseils à ce sujet. Vous les avez peut-être vues en mai sur notre page Facebook.
https://www.youtube.com/watch?v=ohOUziKpj3c
https://www.youtube.com/watch?v=l0b_H0Alb4s
et pour une initiation au montage : https://www.youtube.com/watch?v=cu1Bugc0B60

Si vous êtes plus littéraire, vous pouvez aussi écrire et romancer votre travail. Il ne s’agit pas d’inventer mais de mettre sous forme d’une histoire à lire la vie d’un ancêtre, d’un couple, d’une branche ayant beaucoup voyagé etc. De quelques pages à de nombreux chapitres, vous pouvez en faire une petite histoire du soir à un vrai livre, pour le plaisir des grands et des petits.

Tout d’abord, choisissez un ancêtre qui vous tient à cœur ou un ancêtre ayant eu une vie particulièrement intéressante. Non pas que certains ancêtres soient sans intérêt, mais il est vrai que beaucoup ont eu une vie plus banale, plus commune que d’autres. Bien que tout aussi intéressant, c’est donc moins captivant pour vos lecteurs.

Pour avoir matière à écrire sur cet ancêtre ou ce couple, il est utile de se renseigner sur

• le ou les lieux où il vivait,
• la profession qu’il exerçait,
• le nombre de conjoints et d’enfants qu’il a eu
• sa carrière militaire
• les éventuels changements importants dans sa vie. Par exemple, pourquoi a-t-il quitté le berceau familial ? Pourquoi a-t-il changé plusieurs fois de métier ? Si ses ancêtres avaient une profession passant de père en fils, pourquoi a-t-il changé ?
  etc.

Évidemment, le travail de recherche est considérable mais il en vaut la peine. D’abord, vous en apprendrez encore plus sur cet ancêtre, et enfin c’est ce qui donne du corps à une bonne histoire.

Vous pouvez aussi émettre des hypothèses. Si vous ne savez pas exactement pourquoi il a quitté le village où vivait toute la famille, peut-être avez vous une hypothèse à ce sujet ? Par exemple, déménagement pour se marier, pour le travail ou pour raisons militaires.

Lorsque j’ai passé mon Diplôme de Généalogie et Histoire de la famille, il était nécessaire de faire un mémoire individuel. La consigne était de faire une recherche sur un couple marié entre 1842 et 1852, de piocher dans tous les types d’archives (militaires, impôts, liste électorale, cadastre etc.). Nous devions faire l’ascendance et la descendance sur 3 générations.

Il n’y a rien de plus barbant que de citer des faits à la suite. Alors pour que mon lecteur ne soit pas blasé, j’ai choisi de romancer.
Je me suis donc renseignée sur le village d’origine de mon ancêtre, leur profession de vigneron et pourquoi il a fini par abandonner cette profession etc.

Grâce à cet exercice, j’ai compris que mon arrière-arrière-arrière grand-père avait arrêté la profession de vigneron que pratiquaient tous ses ancêtres paternels, vraisemblablement à cause du manque de rentabilité. En effet, dans l’Aisne, le vin produit était vendu dans la capitale. Les mauvaises récoltes dues au climat ont commencé à rendre la production difficile au début du XIXe siècle. L’arrivée du chemin de fer dans les années 1860 a fini d’achever cette production du fait de l’importation des vins du Sud. Non, le Phylloxéra n’y a pas contribué comme le veut la légende, il n’y avait déjà presque plus de vignes à ce moment-là.

On voit bien dans les registres les changements de profession lors des années froides. L’officier d’état civil a indiqué la mention de gel en mai ou juin parfois. Dans les actes, on voit que le père de mon ancêtre passait de vigneron à manouvrier et vice-versa. Une recherche sur l’histoire locale et des lectures sur le travail de la vigne au fil du temps ont permis d’émettre cette très forte hypothèse.

Bref, vous comprenez l’intérêt de faire des recherches annexes qui enrichissent votre travail et permettent d’écrire l’histoire d’un ancêtre qui paraît parfois banal.
Non seulement vous laissez un souvenir à votre famille mais en plus, vous leur expliquez l’histoire familiale.

Et puis, pourquoi l’ancêtre sur lequel vous allez écrire ne serait pas tout simplement VOUS ?

Raconter sa propre histoire, ses souvenirs, ce qu’on a vécu (la guerre, le chômage, le contexte politico-économique etc.), tout à une importance. Même si vous leur avez raconté oralement cent fois, votre famille sera ravie d’avoir une trace écrite de vos anecdotes, de votre vie.

Je parlais l’autre jour avec un ami de mon père que je connais depuis ma naissance. En lui posant des questions sur son enfance, il m’a raconté pleins d’anecdotes sur son enfance à Vierzon où son père faisait passer des réfugiés en zone libre pendant la guerre. Il s’est souvenu avoir porté à l’école la blouse qu’utilisait son père pour faire passer les gens pour ses ouvriers artisans.

Toute anecdote est intéressante. Pourquoi êtes-vous plus ami avec les chats qu’avec les chiens et vice-versa ? Des choses qui paraissent insignifiantes mais qui peuvent parfois être amusantes et souvent expliquer un tas de choses.

Ne soyez pas timide, c’est un exercice fastidieux et qui demande du temps mais c’est réjouissant de voir sa famille captivée par cette lecture.

Choisissez la personne dont vous souhaitez faire l’histoire et ensuite, choisissez votre format ! Histoires courtes pour le soir, récit d’anecdotes, histoire complète d’une personne etc. Si vous avez des photos, pensez à illustrer votre récit.

À vos crayons ! Bah oui, un récit informatisé c’est bien mais … Un écrit manuscrit laisse votre écriture en souvenir aussi. Bon d’accord, c’est optionnel, mais pourquoi pas ?